Post-Mortem: L'Empereur repose aux Invalides.


Lors de son arrivée:



Collection privée La Bricole.


Le tombeau de Napoléon - Colonel Pol Payard, 1929 – p17-20



Les cendres impériales pénétrèrent dans le Dôme par l’église Saint-Louis, en franchissant le grand escalier rectiligne, par lequel on passait alors de l’église des soldats à La chapelle royale.

L’Autel, reconstruit en 1811, avait été enlevé et la dépouille de Napoléon, après une station de quelques jours sous un baldaquin de satin blanc surmonté d’un grand aigle d’or, fut déposée dans la chapelle Saint-Jérôme.
Elle y demeura 21 ans.

Les travaux, interrompus de 1843 à 1848, furent longs et difficiles.

La première idée des architectes avait été de construire un mausolée en relief, rappelant la forme du Dôme. C’est Visconti qui proposa une crypte creusée au centre de l’édifice, afin de n’en pas détruire l’harmonie et de conserver la vue d’ensemble des six chapelles où pouvaient se célébrer six messes à la fois.

Ce n’est qu’en 1861 que le travail fut terminé. Il coûta 4 millions et demi de francs. On fut obligé de supprimer le grand escalier de communication qui fut remplacé par deux autres symétriques et semi-circulaires, tels qu’on les voit aujourd’hui.




La clé du cercueil



Sur la face antérieure du sarcophage d’ébène il y a une serrure dont le trou est caché par une étoile en or. La clé de cette serrure possède une moitié faite en fer tandis que l’autre moitié est faite en bronze doré et est terminée par un anneau représentant un N couronné.

Juste un petit détail à propos des cercueils :
Le deuxième cercueil en plomb du sarcophage est décoré au burin de feuilles de lauriers et d’arabesques et, sur le milieu du couvercle une inscription en français :

NAPOLÉON
EMPEREUR ET ROI
MORT A SAINTE-HÉLÈNE
LE V MAI
M DCCC XXI

Merci à Diana.


Boîte contenant les clefs du cercueil de Napoléon.
Maroquin violet, vers 1840. -0,20 X 0,05 m .
Ces clefs furent remises le 7 janvier 1841 par le Maréchal Soult au Maréchal Moncey. Elles furent ensuite placées dans la crypte puis dans le reliquaire.
(Napoléon aux Invalides - Fondation Napoléon - Musée de l'Armée - 1840 le Retour des Cendres - 1990)

Merci à d'Hautpoul.

La clé du tombeau est conservée dans le coffre situé dans le bureau du directeur du Musée de l'armée.



Merci à Diana et à d'Hautpoul



1861


Translation des restes de Napoléon 1r dans la crypte du dôme des Invalides.



Inhumation définitive des restes de l'empereur Napoléon 1er. Eglise des Invalides

Lorsqu'en 1840 les cendres de l'empereur Napoléon 1er furent ramenées de Sainte-Hélène, le cercueil fut placé provisoirement dans la chapelle Saint-Jérôme, aux Invalides, en attendant qu'un monument digne du plus grand génie des temps modernes pût être élevé sous ce Dôme des Invalides qui, par sa situation, était bien le lieu que l'illustre mort avait lui-même choisi pour sa dernière demeure: "sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français qu'il avait tant aimé ".Un concours public fut ouvert, et les plus grands architectes et sculpteurs y prirent part. M.Visconti fut choisi pour attacher son nom à cette oeuvre, et Pradier fut appelé pour décorer de figures monumentales la crypte qui figurait au projet de Visconti.

Il fut question un instant de laisser vide le sarcophage qui s'élevait sous le Dôme, et d'ensevelir les restes de l'Empereur dans la basilique de Saint-Denis.
La Cérémonie dont le "monde illustré" donne aujourd'hui le dessin prouve d'une façon catégorique que ce projet a été abandonné. Sa majesté l'Empereur Napoléon III a voulu donner à cette cérémonie un caractère intime. Sa majesté l'Impératrice, le Prince impérial, les princes de la famille, les ministres, les grands officiers de la couronne et quelques hauts dignitaires de l'empire, ont été seuls appelés à assister à l'inhumation définitive. Après une messe basse dite par S E le cardinal archevêque, les cent gardes, assistés d'hommes spéciaux, ont pris le cercueil dans la chapelle Saint-Jérôme et l'ont transporté dans la crypte souterraine où s'élève le sarcophage. Les trois maréchaux présents à Paris, le maréchal Randon, le maréchal Magnan et le maréchal Vaillant, suivaient immédiatement, portant sur des coussins les honneurs, c'est à dire l'épée, la croix, le chapeau.
L'Empereur et la famille impériale ont assisté à la cérémonie, agenouillés à la tribune qui s'élevait au balcon de la crypte, et le cercueil a été placé sur une estrade inclinée qui, partant du seuil de la crypte même, s'élevait jusqu'à l'ouverture du sarcophage. Aucun détail de cette opération n'échappait à Leurs Majestés, qui ne se sont retirées que lorsque la dalle qui doit recouvrir les restes de l'empereur eut été disposée sur les rouleaux.
Une médaille commémorative a été déposée dans le sarcophage; elle porte la date de l'exhumation.
A l'occasion de cette cérémonie, Sa Majesté a élevé au grade de maréchal de France le général d'Ornano, gouverneur des Invalides. Le général comte d'Ornano était général de division depuis 1812. M.Marchand, exécuteur testamentaire de l'Empereur Napoléon 1er, a été nommé officier de la Légion d'Honneur.
Il est regrettable que le temps ait empêché la distribution des croix aux plus anciens vétérans de l'armée de l'empire. Le plus jeune de ceux qui devaient recevoir de la main de l'Empereur même cette distinction qu'il attendait depuis si longtemps, comptait soixante années de service. La plupart d'entre eux avaient été portés avant 1815, et la rentrée des Bourbons les avait privés de leur croix de chevalier de la Légion d'Honneur. Il était temps que justice leur fût faite, car bientôt, peut-être, les Egyptiens (comme on nomme à l'hôtel des Invalides ceux qui ont pris part à cette grande campagne où Bonaparte commandait en chef ) n'existeront plus qu'à l'état de légende.


Source : Charles YRIARTE - "le Monde Illustré" 13 Avril 1861



Merci à d'Hautpoul.



Le Monde illustré - Avril 1861
(Cliquez sur l'image pour la voir en grand et lire le texte du fronton)
Merci à d'Hautpoul.



Merci à Luc Meaux.


Le tombeau de Napoléon - Colonel Pol Payard, 1929


Le 2 avril 1861, les cercueils furent descendus de la chapelle Saint-Jérôme dans le sarcophage de porphyre rouge de Finlande. Le tsar Nicolas 1er avait autorisé l’exploitation des carrières, que Léouzon-Leduc alla visiter en 1847. Le bloc brut coûta 139.000 francs.

Un large plan incliné avait été construit entre la chapelle et le sarcophage. Les cercueils, placés sur un chariot bas, glissèrent lentement entre deux haies de Cent-Gardes, en présence de Napoléon III, de l’Impératrice Eugénie, du gouverneur des Invalides et des hauts dignitaires de l’Empire.
Napoléon voyait enfin se réaliser le vœu suprême de son testament :

« Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français que j’ai tant aimé. »

Cette inscription fut gravée au-dessus des lourdes portes de bronze qui ferment la crypte. Deux gigantesques statues en bronze florentin, œuvre de Duret, semblent veiller sur elle. Elles ont la tête couverte du voile funèbre et portent sur des coussins, l’une le globe et l’épée, l’autre le sceptre et la couronne.



Collection privée La Bricole.




Le tombeau de "porphyre"





Merci à Luc Meaux.




Merci à Jérôme Croyet.



Le tombeau de Napoléon - Colonel Pol Payard, 1929


LA CRYPTE.

On descend dans la crypte par un large escalier de 26 marches en marbre blanc.
En bas, deux bas-reliefs de marbre représentent l’un l’inhumation à Sainte-Hélène, l’autre, le prince de Joinville présentant au roi Louis-Philippe le cercueil de Napoléon.
La crypte est entourée d’une galerie couverte ornée de dix bas-reliefs en marbre blanc de 4 m 30 sur 2 m 60, oeuvre du sculpteur Simart. Ils font revivre les créations principales du règne impérial :

La Légion d’honneur ;
Les grands travaux publics ;
Le commerce et l’industrie ;
La Cour des comptes ;
L’Université ;
Le Concordat ;
Le Code Napoléon ;
L’Administration impériale;
La pacification des troubles.


L’Empereur, en costume antique, occupe le centre de chaque bas-relief, entouré des grands personnages qui symbolisent la Légion d’honneur, les travaux publics, etc. Au bas de chacun d’eux est gravée une inscription tirée du Mémorial de Sainte-Hélène.
Les douze piliers qui soutiennent la voûte sont de monumentales statues, œuvres de Pradier, qui rappellent les guerres de l’Empire.

Une mosaïque de Scagnoli représentant une grande étoile d’or entrelacée de couronnes de lauriers porte les noms des victoires célèbres : Rivoli, Pyramides, Marengo, Austerlitz, Iéna, Friedland, Wagram, la Moskowa.

Enfin, au centre, le sarcophage rouge se détache sur ce fond de gloire, très simple, sans aucune sculpture, posé sur un énorme socle de granit vert des Vosges. Il a 4 mètres de long, 2 mètres de large et 4 m 50 de hauteur. Il fallut une machine à vapeur pour scier à leur dimension ces dalles aussi dures que du métal trempé. « Un bon ouvrier, dit M. Vacquier dans son livre sur les Invalides, ne pouvait livrer que 1 m 50 en 7 mois de travail. »
Le devis de l’entrepreneur Seguin fut de 148.000 francs. Avec les statues, la mosaïque, les bas-reliefs et la balustrade, le tombeau a coûté au total plus de 6 millions de francs.


LES CERCUEILS DE L’EMPEREUR.

Le corps de Napoléon est enfermé dans six cercueils : un de zinc, un d’acajou, deux de plomb, un d’ébène, un de chêne.
L’Empereur est revêtu de l’uniforme de colonel des Chasseurs de la Garde, habit vert à parements rouges, veste et culotte de casimir blanc, bottes à l’écuyère. Il porte le grand cordon de la Légion d’honneur et la décoration de la Couronne de fer à ruban jaune liséré de vert ; son petit chapeau légendaire repose sur ses genoux.









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