Post-Mortem: Napoléon est-il mort empoisonné?


Présentation:




La version officielle dit que Napoléon est mort, comme son père, d’un cancer de l’estomac.

Ben Weider dit qu’il est mort empoisonné.

Les plus grands savants, les scientifiques, des organismes tels le FBI se sont penchés sur la question… et tous ne sont pas d’accord.

Ben Weider a pris en compte les témoignages des proches de l’Empereur, a relevé tout ce qui concernait sa santé et est arrivé à la conclusion qu’il s’agit d’un empoisonnement arsenical.
Il nous en décrit les différentes étapes, en relève les symptômes. En voici quelques-uns dont souffrait Napoléon à Sainte-Hélène : maux de tête, fatigue générale, douleurs dans la région du foie, chevilles et pieds enflés, dilatation du foie, démangeaisons, dureté d’oreille, toux sèche, transpiration parfois fort abondante, dents déchaussées, violents vomissements, soif ardente, diarrhées, douleurs dans tout le corps, crampes et spasmes, …
Il a fait analyser des mèches de cheveux et il a été constaté la présence d’arsenic en de fortes concentrations. Il a également été constaté des pics (concentrations plus fortes) correspondant avec les périodes de « rechutes » de la maladie de Napoléon.

Certains scientifiques disent au contraire que la présence d’arsenic sur les cheveux de l’Empereur sont d’origine extérieure – comprenez que cette substance a été utilisée pour conserver les cheveux en parfait état.
Les études se poursuivent.



11 février 2008



Napoléon n'est pas mort empoisonné.



Un article publié dans le quotidien italien "LA REPUBBLICA" ce lundi 11 février 2008 annonce que Napoléon n'est pas mort empoisonné.

Une équipe de chercheurs de l'Istituto Nazionale di Fisica Nucleare (INFN) di Milano-Bicocca a pratiqué des tests sur des cheveux de différentes personnes, contemporaines de Napoléon. Ils ont également pratiqué des tests sur les cheveux de Napoléon, à différents moments de sa vie.
Ces tests montrent une concentration d'arsenic 100 fois plus forte dans les années 1800 que de nos jours.
Napoléon avait de l'arsenic dans ses cheveux depuis son enfance. Les quantités observées montrent qu'il n'y a pas eu d'augmentation caractéristique d'un empoisonnement après 1815.


Extraits de presse:


AFP (Google) - 11 février

"Les études ont montré que la concentration d'arsenic dans les cheveux d'il y a deux siècles est cent fois plus forte que le niveau moyen contenu dans les cheveux de notre époque", a indiqué l'Institut.

"Chez l'empereur et ses proches, on relève une présence d'arsenic qui serait considérée comme toxique aujourd'hui, mais qui est analogue à celle découverte sur les (autres) sujets qui ont vécu à son époque, et qui n'est donc pas inhabituelle", relèvent les chercheurs.

"L'environnement dans lequel vivaient les gens au début du XIXe siècle conduisait à l'évidence à l'ingestion de quantités d'arsenic que nous considérerions aujourd'hui comme dangereuses", précisent-ils.


Le Monde - 13 février

L'environnement dans lequel on vivait au début des années 1800 a manifestement provoqué l'absorption d'arsenic en quantité que nous jugerions dangereuse aujourd'hui", indiquent les chercheurs.

Une thèse voulait que Napoléon ait été empoisonné de façon accidentelle par des vapeurs d'arsenic provenant de teintures imprégnant des papiers peints à Sainte-Hélène. Mais l'étude montre qu'il n'y a pas eu d'augmentation sensible du taux d'arsenic dans les dernières années de sa vie.

"A l'évidence, nul ne peut parler d'une affaire d'empoisonnement, mais d'une absorption constante d'arsenic", soulignent les chercheurs.


Nouvelobs - 14 février

Du coup, c’est celle du cancer de l’estomac qui devient la plus crédible. Il y a quelques années, des médecins suisses avaient d’ailleurs apporté des éléments en sa faveur en faisant état d’un amaigrissement important de l’empereur, calculé à partir des tailles de ses pantalons et des rapports des médecins anglais, quelques mois avant sa mort. Cette perte de poids subite est en faveur d’un tel diagnostic. Depuis 1840, le corps de Napoléon repose à l’hôtel des invalides à Paris.



Albertuk a contacté l'équipe qui a fait les tests. Voici ce qu'il en ressort:


L'équipe qui a fait les tests en Italie m'a confirmé certains détails qui seront publiés dans le rapport final:

- tous les cheveux ont été lavés conformément à la méthode en vigueur cad lavage acétone pendant 10 mn, suivi de 3 rinçages à l'eau pendant 10 mn chacun, puis dernier lavage acétone pendant 10 mn; ceci est pour retirer l'arsenic provenant de contaminations externes (e.g. méthodes de préservation)

- les cheveux de l'impératrice sont ceux prélevés à sa mort en 1814; ils proviennent du musée Malmaison et donnent des taux arsenic de l'ordre de 1 ppm

- les cheveux de l'Aiglon sont datés de 1812, 1816, 1821 et 1826... déjà en 1812, ils donnent un taux arsenic au dessus de 6 ppm: à moins de croire qu'on essayait déjà d'empoisonner l'Aiglon depuis 1812, comment expliquer ce taux d'arsenic si ce n'est pas contamination interne propre à l'époque, ce dont aurait aussi été le cas de son père Napoléon...? remarquez que, à l'encontre d'une théorie cherchant à montrer que l'Aiglon a été empoisonné une fois à Vienne, son taux d'arsenic n'est pas plus élevé en 1826 qu'en 1812; compte tenu de 5 origines et dates différentes de ses cheveux, il serait difficile de croire à un empoisonnement dans son cas, bien que lui aussi affiche un taux d'arsenic 100 fois supérieure à la "normale" contemporaine (i.e. 0,1 ppm)

- pour les cheveux de Napoléon enfant, datant de 1770 donc âgé de 1 an (!), ils proviennent de la collection du musée napoléonien de Rome, qui a été assemblée par la famille Bonaparte comme on le sait, or ces cheveux de bébé donnent eux aussi un taux d'arsenic élevé, entre 6,3 et 8,3 ppm, donc là encore près de 100 fois supérieur à la "normale"...

- quant aux cheveux de 1821 (après la mort de Napoléon, les 5 et 6 mai), ils donnent des taux entre 9,7 et 18,9 ppm donc grosso modo le double du taux de Napoléon bébé... entre les 2 dates, il y a toute une vie qui a bien pu être exposée à de multiples contaminations par ingestion (poudre des canons sur les champs de bataille? papier peint à Longwood? feux de cheminée? etc etc etc)

En conclusion, croire encore à l'empoisonnement par arsenic reviendrait à croire qu'on cherchait à empoisonner Napoléon depuis l'âge de 1 an, son fils lui aussi presque depuis sa naissance et alors qu'il se trouvait bien gardé aux Tuileries; quant à Joséphine, avec un taux d'à peine 1 ppm, on peut écarter l'hypothèse d'empoisonnement, je crois.



Recherche sur le site