Napoléon militaire.

La guerre.


L'engrenage de la guerre.

A la Révolution française, nous avons un groupe d'hommes qui partagent un même idéal : donner à la France un pouvoir qui fonctionne suivant les règles de la Raison afin d'assurer le bonheur de ses habitants, mais au lieu d'y parvenir, ils en viennent à s'entretuer, persuadés que s'ils ne coupent pas la tête de leurs adversaires, ce seront ceux-ci qui la leur couperont. Il y a là un stupide malentendu. Si ces gens avaient pris la peine de s'écouter, de voir ce qu'ils partageaient et ce qu'ils pouvaient construire ensemble, ils auraient certainement pu faire l'économie de la Terreur.
De même pour les guerres de l'Ouest dont l'origine n'est pas tant la volonté des paysans de rétablir la monarchie que de refuser la conscription.
Les guerres de Napoléon trouvent en partie leur origine dans cette guerre civile qui agite la France. Pour y mettre un terme, Napoléon fait le choix de déplacer la guerre interne pour en faire une guerre contre des ennemis extérieurs. Dans un premier temps, c'est une belle réussite. En quelques mois, il parvient à pacifier la France.
Mais parvenu au pouvoir grâce à la guerre, Napoléon a eu besoin de la guerre pour s'y maintenir. Il avait besoin de nouvelles victoires pour confirmer que, sans lui à sa tête, la France ne se maintiendrait pas là où il l'avait conduite. Son rôle de sauveur ne trouvait de justification que par la perpétuation de sa fonction de chef de guerre seul capable de faire face aux ennemis de la France.
Les trop longues périodes d'accalmie étaient d'ailleurs néfastes à son pouvoir. Après la signature de la paix d'Amiens, l'esprit de contestation est réapparu au sein même de l'armée où certains ont commencé à remettre en question son pouvoir croissant. En l'absence d'un ennemi extérieur menaçant, il n'était guère possible de considérer cette contestation de son pouvoir comme une trahison. La reprise de la guerre avec l'Angleterre et le complot de Cadoudal arrivèrent à point nommé pour resouder l'unité des troupes autour du chef dont il n'était plus possible de remettre en cause le pouvoir sans passer pour un traître.
Après le mariage autrichien (autre période d'accalmie), c'est la crise économique face à laquelle Napoléon se montre impuissant à réagir qui vient ébranler le pouvoir. Une nouvelle guerre destinée à renflouer les caisses de l'Etat est jugée nécessaire. Ce sera la campagne de Russie, dont les effets ne seront pas vraiment ceux attendus.
La guerre extérieure était donc dans une certaine mesure indispensable à l'équilibre intérieur de la France. Toutefois, quand elle cessa d'être victorieuse, le fragile édifice s'effondra.

Pierre


Les guerres étaient-elles offensives ou défensives?


Est-ce rendre de manière exacte la réalité que de considérer que les guerres antérieures à 1809 sont exclusivement défensives ?

Il est vrai que les apparences permettent une telle interprétation. Toutefois en examinant plus attentivement les choses, des nuances importantes doivent être apportées à cette vision des choses.

Prenons l’exemple de l’Autriche.

En 1792, c’est la France révolutionnaire qui est à l’origine des hostilités avec l’Autriche essentiellement pour des raisons de politique intérieure. Les uns espèrent qu’une guerre rendra prestige et popularité au roi. D’autres attendent de cette guerre un approfondissement de la Révolution. Et même si les premières défaites mettent « la Patrie en danger » d’être envahie par les armées étrangères, on peut difficilement qualifier cette première guerre de guerre exclusivement défensive.

Les victoires ultérieures vont permettre à la France de passer résolument à l’offensive en Allemagne et en Italie où le général Bonaparte aura l’occasion de s’illustrer.

La conclusion de cette première guerre sera déterminante pour la suite. En englobant dans son territoire les départements belges et en créant une république sœur (ou faudrait-il plutôt dire vassale ?) dans le nord de l’Italie, la France révolutionnaire pose les jalons qui vont engendrer la plupart des conflits qui vont se succéder jusqu’en 1815.

Lors de ce qu’on appelle la seconde coalition, Bonaparte doit-il être considéré comme totalement étranger à la reprise des hostilités ? N’est-il pas à l’origine de la campagne d’Egypte pour « se tailler un empire à la barbe des Anglais et des Turcs » (expression mise dans la bouche de Bonaparte par Max Artis dans sa biographie romancée de Lannes – Edition Mengès, 1981) ? Avait-il des ordres précis du Directoire pour s’emparer de l’île de Malte ou l’a-t-il fait de sa propre initiative, ouvrant ainsi la porte aux Anglais pour s’emparer à leur tour de l’île avec les lourdes conséquences qu’on sait lors de la rupture de la paix d’Amiens ?

Puis, en 1799, n’est-ce pas encore une fois la France, déjà en guerre contre la Grande-Bretagne, la Russie, la Turquie et Naples, qui déclare la guerre à l'Autriche ?

Quand il s’empare du pouvoir en Brumaire, Bonaparte peut évidemment dire que ce n’est pas lui qui a déclenché cette guerre, mais la campagne de reconquête qu’il mène en Italie en 1800 est loin d’être exclusivement défensive. Elle est tout autant motivée par la volonté de consolider sa position de Premier Consul par de nouvelles victoires éclatantes. La paix qui suivra, en ôtant de nouveaux territoires à l’Autriche, va augmenter les rancœurs et porte en germes la guerre suivante.

Il ne fait aucun doute que c’est l’Autriche qui passe à l’attaque en 1805, comme elle le fera à nouveau en 1809. Ce n’est toutefois pas le territoire français qui est directement menacé. L’objectif des Autrichiens n’est-il pas avant tout de récupérer les pertes subies en 1797 et 1800 ? Loin donc de défendre son territoire national, la France fait la guerre pour défendre ses conquêtes et les nouvelles victoires permettront de les étendre davantage encore. La mise sur le trône de Naples de Joseph suite aux victoires de 1805 n’est pas d’une nature fondamentalement différente du remplacement du roi d’Espagne par ce même Joseph en 1808. Les différences se situent uniquement dans le fait que ce remplacement ne s’est pas fait suite à une victoire militaire et que les Espagnols ont massivement refusé leur nouveau roi.

La véritable guerre défensive que Napoléon a menée contre l’Autriche est finalement la campagne de France.

La guerre contre la Prusse peut davantage passer pour une guerre défensive dans la mesure où les intentions du roi de Prusse sont bien d’écraser les orgueilleuses armées françaises avec ce qu’il croit être la meilleure armée du monde. Bien vite cependant, la menace que représentait la Prusse disparaît suite à la victoire de Iéna-Auerstedt. Mais la « guerre défensive » ne s’arrête pas. Elle se prolonge au contraire bien loin des frontières de la France.

Beethoven


La conscription


Mars 1811 - Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire - volume 13, p 12-14


Napoléon, qui ne ménageait pas les moyens quand le but lui convenait, forma dix ou douze colonnes mobiles, composées de cavalerie et d'infanterie légères, et choisies parmi les plus vieilles troupes, les plaça sous les ordres de généraux dévoués, leur adjoignit des pelotons de gendarmerie pour les guider, et leur fit entreprendre une poursuite des plus actives contre les réfractaires. Ces colonnes étaient autorisées à traiter militairement les provinces qu'elles allaient parcourir, et à mettre des soldats en garnison chez les familles dont les enfants avaient manqué à l'appel. Ces soldats devaient être logés, nourris et payés par les parents des réfractaires jusqu'à ce que ceux-ci eussent fait leur soumission. C'est de là que leur vint le nom, fort effrayant à cette époque, de garnisaires. Si on songe que ces colonnes étaient portées, d'après leur composition, à regarder le refus du service militaire comme un délit à la fois honteux et criminel, qui faisait peser exclusivement sur les vieux soldats les charges de la guerre, si on songe qu'elles avaient pris à l'étranger l'habitude de vivre en troupes conquérantes, on concevra facilement qu'elles devaient commettre plus d'un excès, bien qu'elles fussent dans leur patrie, et que leurs courses, ajoutées au déplaisir de la levée de 1811, devaient en diverses provinces pousser le chagrin de la conscription presque jusqu'au désespoir.
Les préfets, qui avaient la mission de diriger l'esprit des populations dans un sens favorable au gouvernement, furent alarmés, et plusieurs désolés d'une telle mesure. Néanmoins quelques-uns, voulant proportionner leur zèle à la difficulté, exagérèrent encore dans l'exécution les ordres de l'autorité supérieure, et poussèrent, au lieu de les retenir, les colonnes occupées à donner la chasse aux réfractaires. Quelques autres eurent l'honnêteté de faire entendre des supplications en faveur des pauvres parents qu'on ruinait, et parmi ceux-là, M. Lezay-Marnézia, dans le Bas-Rhin, eut le courage de résister de toutes ses forces au général chargé le diriger les colonnes dans son département, et d'écrire au ministre de la police des lettres fort vives destinées à être mises sous les yeux de Napoléon. Mais le plus grand nombre de ces hauts fonctionnaires, gémissant en secret, et se contentant pour toute vertu de ne pas ajouter aux rigueurs prescrites, exécutèrent les ordres reçus plutôt que de renoncer à leurs fonctions.



Les militaires.


Pourquoi ce surnom de "Petit Caporal"?


Ils (les soldats) ont créé d'instinct la légende du Petit Caporal. Ces deux derniers mots avaient, dans la bouche de ces braves, une portée considérable qu'il convient de déterminer: le caporal, c'est le camarade de chambrée, c'est le gradé dont l'autorité est presque fraternelle. Il ne quitte jamais son escouade. Chargé de veiller à tous les besoins de ses inférieurs, il n'est exempt d'aucun de leurs dangers, il fait le métier de simple soldat, tout en ayant une responsabilité. Donc, en adoptant ce sobriquet bizarre, ces modestes soldats affirmaient que leur Empereur était pour eux un camarade investi du grand commandement.
Voilà la vérité, sans apprêt, sans réserve, qui est sortie de toutes les chaumières de France!

Napoléon intime - Arthur-Lévy - p 284-285


La Vendée.


Quand Napoléon se montrait admiratif de la Vendée


Sur Charette :
« Charette me laisse l’impression d’un grand caractère, je lui vois faire des choses d’une énergie, d’une audace peu communes ; il laisse percer du génie. »

-Les guerres de Vendée :
« Cet épisode marquant de notre Révolution ; lequel, s’il présente de grands malheurs, n’immole pas du moins notre gloire. »
« Je sais que beaucoup de braves ont répandu leur sang généreux et que, de part et d’autre, on s’est battu avec courage. »

-Les Vendéens :
« Mes ingénieurs sont des hommes habiles, mais à Saint Florent, les Vendéens furent des sylphes. »
« Un peuple de géants »
« Je serais fier d’être Vendéen »

Sur Bonchamps :
"il avait reconnu tant de noblesse, de talent, de magnanimité dans la conduite et dans le caractère du comte de Bonchamps, que jamais il n’en parlait qu’avec les plus honorables expressions." (Bausset, Mémoires anecdotiques sur l'intérieur du palais)

"Laroche-Jacquelein (sic), au moment de se mettre en mouvement, dit à ses soldats : "Si je recule, tuez-moi ; si j'avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi." C'était parler en héros."

"Laroche-Jacquelein n'avait que ving et un ans ; qui sait ce qu'il fût devenu ?"

Lettre à Fouché (10 septembre 1804) :
"Il ne faut cependant vexer aucunement mesdames Lescure et Larochejaquelein. Le mari de l'une et le frère de l'autre ont fait la guerre avec un tel talent militaire qu'ils auront une page dans l'histoire, et ils conserveront quelque attachement dans le pays."

"Vous avez bien fait de vous défendre contre le gouvernement oppresseur..."
(D'Andigné, Mémoires)

"Il fallait pour l'honneur de la France qu'il y ait une Vendée."


Merci à Drouet Cyril





Quelques militaires.
Sur cette page, vous découvrirez quelques grandes figures militaires de l'Empire.

Récompenses et décorations.
Voici la relation de quelques hauts faits mais aussi d'anecdotes ayant entraîné l'attribution de décorations.
(Encore en cours d'élaboration, merci de votre patience.)

Le Panthéon - les limbes des braves.
Une page d'hommages aux soldats de l'Empire.
(Encore en cours d'élaboration, merci de votre patience.)

Turenne.
Napoléon disait son admiration pour le génie militaire de Turenne, et affirmait qu'en toutes circonstances il aurait pris les mêmes décisions que lui.



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