Napoléon: les grands événements militaires: la prise de Malaga.









Pendant toute la matinée du 5 février, tous les habitants de Malaga et quelques soldats rescapés, commencèrent à remonter la rue « de los Marmoles », (devenue depuis une importante rue commerçante), pour se concentrer dans les alentours du petit ermitage de « Zamarilla » dans le but de défendre les principaux points d’entrée situés à l’ouest de la ville. Proche de l’ermitage se dressait un faible mur protégeant des potagers qui s’étendaient jusqu’à la zone ouvrière du « Perchel », des paysans et des militaires armés de quelques canons de petit calibre s’y étaient retranchés.
Pas très loin de là, le fossé formé par le lit de «l’Arroyo del Quarto » semblait être un lieu idéal pour poster des fusiliers afin de bloquer l’assaillant.







Dessin de l'auteur du livre Esteban Alcántara Alcaide




Vers midi l’alerte fut donnée, les Français étaient en vue, et vers deux heures de l’après-midi, Milhaud se présentait devant Malaga avec l’avant-garde de l’armée de Sebastiani. Immédiatement, il donna ordre à ses hommes de se déployer en arc de cercle dans les collines pour évaluer les capacités de résistance des assiégés.









Vers quatre heures de l’après-midi Milhaud donna à l’infanterie l’ordre de se mettre en marche par le centre du demi-cercle formé par les troupes et, en rangs serrés, les hommes commencèrent la descente vers Malaga. Lorsqu’ils dépassèrent le « Arroyo del Cuarto », ils furent accueillis par une fusillade nourrie accompagnée de décharges de mitraille envoyées par l’artillerie. L’infanterie surprise et décontenancée dut reculer en emportant ses blessés. Voyant l’échec de cette première tentative, Milhaud fit, à nouveau, appel aux Lanciers polonais de la Vistule qui avaient déjà montré la veille leur efficacité lors des combats à « la Boca del Asno », et leur ordonna de charger à la hauteur du petit ermitage de Zamarilla. Obéissant aux ordres reçus, ceux-ci lancèrent la charge, dépassèrent « el Arroyo del Cuarto » non seulement moins profond à cet endroit mais aussi plus éloigné des lignes espagnoles. En arrivant à l’ermitage ils rencontrèrent les barricades et les canons. Le choc fut terrible. Les défenseurs accueillirent les arrivants sous un feu nourri de leurs fusils.
Les Polonais cherchaient désespérément le moyen d’ouvrir une brèche dans les barricades, lorsqu’un de leurs officiers lança son cheval au-dessus des barricades et ses cavaliers le suivirent rompant ainsi les lignes espagnoles.
Devant cette avalanche d’hommes et de chevaux, les fusiliers espagnols commencèrent à se replier vers le couvent de la « Trinidad » et vers la rivière « de los Angeles » pendant que la cavalerie polonaise se précipitait par la rue « De los Marmoles » vers le centre ville. Partout où ils passèrent, des combats corps à corps eurent lieux, mais quelles que furent les armes des défenseurs, elles ne purent rien contre les lances polonaises.

Suivant de près la cavalerie polonaise, les hussards pénétrèrent alors, dans le quartier de la Trinidad où un groupe de moines et de paysans cherchèrent désespérément à défendre leur paroisse et leur quartier avec des armes rudimentaires impuissantes devant les hussards sabrant impitoyablement tout ce qui bougeait. Cet affrontement fut un véritable massacre.
Pendant ce temps, à « calle Cuarteles » un groupe de soldats du régiment de Malaga appuyés par des hommes et des femmes du quartier et soutenus par un officier vétéran se défendaient avec acharnement contre les charges des lanciers polonais et des attaques de quelques unités d’infanterie française. Lorsque le vieil officier tomba sous la lance d’un assaillant, la résistance des assiégés commença à faiblir puis disparaître et la population se trouva à la merci des représailles. De vieillards, des femmes et des enfants réfugiés dans les églises furent assassinés devant les autels, et sans compter les viols commis par la soldatesque.
Les pillages des trésors de la cathédrale et des couvents seront le commencement de déprédations officiellement ordonnées auxquelles s’ajoutèrent les douze millions de « reales » que la population dut payer pour arrêter les saccages de leur ville.

Le 8 février Sébastiani arriva à Malaga et fit célébrer une messe solennelle devant être suivie par l’obligation de prêter serment de fidélité et obéissance au roi Joseph.
La très politique concorde acceptée par les édiles permit aux Français de se livrer à de dures répressions d’emprisonnements et exécutions sommaires.
Malaga saccagée, ruinée, est à genou.

Cependant, les nouvelles des combats qui eurent lieu dans la ville et des tristes faits qui s’en suivirent arrivèrent dans les montagnes des provinces andalouses. Les populations commencèrent à se soulever. La « guerrilla » reprit sa lutte plus présente et plus dangereuse que jamais.



Ref:
MÁLAGA FRENTE A LA GUERRA DE LA INDEPENDENCIA
(1808-1812)
Esteban Alcántara Alcaide
Servicio de publicaciones
Centro de ediciones de la diputación de Málaga
2008








La reconstitution de la bataille en images: Page 1 - page 2 - page 3






© Diana.





Recherche sur le site