Chronologie: l'île d'Elbe; les grands événements.

La visite de Marie Walewska.


Marie Walewska vient en visite à l'île d'Elbe avec son fils Alexandre. Ils débarquent sur l'île le 1r septembre 1814 et passent les journées des 2 et 3 à la Madona des Monte en compagnie de l'Empereur.



Extraits de NAPOLÉON empereur de l'île d'Elbe - Souvenirs & Anecdotes de Pons de l'Hérault, Les Éditeurs Libres 2005

« Tout à coup, la population matinale s’écria : « L’Impératrice et le Roi de Rome sont arrivés » et aussitôt la population entière fut debout. On m’envoya un exprès pour m’instruire de ce grand évènement, j’accourus à Porto-Ferrajo. Les officiers de la Garde avaient la tête à l’envers ; ils voulaient que l’Impératrice et le Roi de Rome restassent à l’île d’Elbe.

Le commandant Malet me priait de rédiger une adresse raisonnée pour signifier cela à l’Empereur. Les Porto-Ferrajais voulurent en faire autant ; l’intendant me demanda s’il devait consentir à cette démarche. Le général Drouot évitait de se montrer en public.

Le vrai était que Mme la comtesse Walewska et son fils avaient débarqué à Marciana, que Mme la comtesse Walewska avait à peu près l’âge de l’Impératrice, autant de noblesse que l’Impératrice, que l’enfant avait aussi à peu près l’âge du Roi de Rome, qu’il était mis comme le Roi de Rome. (25) l’erreur était facile ; elle fut complète. Mme la comtesse Walewska se plut à la laisser exister, même elle la sanctionna, car elle faisait répéter à son fils les paroles que la renommée attribuait au Roi de Rome. C’était le rapport des marins dans le bâtiment desquels Mme la comtesse Walewska était venue à l’île d’Elbe avec son fils.

Aussitôt que Mme la comtesse Walewska fut arrivée à la tente de l’Empereur, l’Empereur ne reçut plus personne, pas même Madame Mère, et l’on peut dire qu’il se mit en grande quarantaine. Son isolement fut complet. (…)

Mme la comtesse Walewska et son fils restèrent environ cinquante heures auprès de l’Empereur. »


(25) Le 1er septembre 1814, la comtesse Walewska, sa soeur, Émilie Laczinska et Alexandre, fils de l’empereur débarquèrent à l’île d’Elbe. Louis Marchand précise que le frère de la comtesse, le colonel Teodor Laczinski, accompagnait ces dames et l’enfant. Il ajoute que « dans l’île, on crut que c’était l’impératrice et le Roi de Rome, les têtes s’en montèrent ». Op.cit., p.65.

« Mme Walewska avait dû être, dans son jeune âge, une fort belle personne. Bien qu’ayant, lors de son voyage à l’île d’Elbe, la trentaine (elle était née en 1786 et s’éteignit en 1817, après avoir épousé en secondes noces le général d’Ornano) et peut-être quelque chose de plus, elle était encore fort bien. Ce qui la déparait un peu, c’était quelques petites places sanguines, ou rougeurs, qu’elle avait dans la figure. Du reste elle était très blanche et d’un coloris qui annonçait une belle santé. Elle était de belle taille, avait un embonpoint raisonnable. Elle avait une fort belle bouche, de beaux yeux, les cheveux châtain clair ; elle avait l’air fort douce et paraissait être une excellente personne. (…) Le jeune Walewski était gentil garçon, déjà grandelet, la figure un peu pâle ; il avait quelque chose des traits de l’empereur. Il en avait le sérieux ». Mameluk Ali, Souvenirs…., Arléa, 2000, p.85. Né en 1810, il a alors quatre ans. Il décèdera en 1868, après une carrière publique bien remplie (ambassadeur et ministre des Affaires étrangères sous le Second Empire)


Merci à Diana


La visite de Marie Walewska


En réalité Marie Walewska débarqua à San Giovanni face à la rade de Portoferraio le 01-09-1814 dans la soirée. Elle quitta la Madonna Del Monte à Marciana le 3 septembre dans la soirée, en pleine tempête.
L'embarquement prévu initialement à Marciana Marina ne put avoir lieu vu cette tempête et finalement c'est dans l'anse de Mola (Porto Longone devenu en 1947 Porto Azzuro) qu'elle reprit la mer malgré les craintes de son entourage, mais c'était "un ordre de l'Empereur"!
Les avis divergent quant au fait que Napoléon tenta de la rejoindre en chevauchant dans la nuit. Il semble plutôt que ce soit l'officier d'ordonnance Carlo PERES qui fut chargé de cette mission, qu'il ne remplit point...

Les Elbois croyaient qu'il s'agissait de l'Impératrice et s'agitaient quelque peu: on leur cachait quelque chose, car ils avaient bien vite repéré ce navire qui état venu mouiller dans l'anse de San Giovanni et les commentaires allaient bon train.
Bien que Marie s'offrit même à rester à l'île d'Elbe discrètement, il ne voulut pas. Il semble qu'il craignait les rumeurs: alors qu'il n'omettait jamais de dire dans son entourage que son épouse et son fils lui manquaient, tout le monde allait savoir qu'il s'agissait de sa maîtresse polonaise... ce que les espions n'allaient pas manquer de rapporter à qui de droit. A ce moment là, en septembre 1814, je crois qu'il espère encore l'arrivée de Marie-Louise et de l'Aiglon.
Donc, pour le départ rapide, comme je l'ai écrit: c'était un ordre de l'Empereur!
On peut découvrir à l'île d'Elbe l'être humain avec ses craintes, ses hésitations, ses remords et ses doutes. Il n'osa pas rentrer directement à PORTOFERRAIO (la peur d'être interpellé?) et résida quelques temps à PORTO LONGONE.
Il ne revint plus à la Madonna Del Monte, le charme était rompu.
Il ne fut jamais aussi Humain que dans cette île.

Merci au Général Bertrand


Merci au Général Bertrand

L'endroit de l'arrivée:


"A 09.30 heures, comme la nuit tombait, le bateau jeta l'ancre dans le petit port de San Giovanni, une baie écartée de l'autre côté de Portoferraio"
(Marie Walewska, le Grand Amour de Napoléon, Ch. SUTHERLAND, GLM, Saint Amand-Montrord, 1988)


"...à un tournant du chemin, exactement à Proccio, les voyageurs qu'escortaient les palefreniers porteurs de torches, aperçurent une lanterne et derrière elle un cavalier...
Le bateau a jeté l'ancre dans la baie, hors du port. Marie admire du pont la blanche ville de Portoferraio..."
(Marie Walewska l'épouse polonaise de Napoléon, Comte d'Ornano, Hachette, Corbeil, 1939)

Merci au Général Bertrand


Le hameau de Procchio (qui fait partie de la commune de Marciana) se trouve sur la route de Portoferraio à Marciana Marina.


Merci au Général Bertrand


Extrait de Guy GODLEWSKI: 300 jours d'exil


...Une visite inopinée va troubler cette quiétude. exceptionnelle dans l'existence de Napoléon. Au cours de la nuit du 1er septembre, un navire entre en rade de Porto Ferrajo mais, au lieu de gagner le port, mouille dans une crique au fond du golfe. Bertrand prévenu accourt, salue profondément la jeune femme et l'enfant qui débarquent, fait atteler une calèche et seller les chevaux. Les voyageurs disparaissent aussi mystérieusement qu'ils sont venus. En ville le bruit se répand de l'arrivée de l'Impératrice et du Roi de Rome.
Quelques heures plus tôt, au crépuscule, Napoléon avait suivi à la lunette l'approche du bâtiment. Dès qu'une estafette de Bertrand lui apprend l'accostage, il la renvoie avec ses ordres et saute lui-même à cheval. Précédé de quatre porteurs de torches, il descend de son nid d'aigle. La rencontre des deux groupes se fera au milieu de la nuit, le long de la mer, près de Marciana Marina. Napoléon prend la place de Bertrand dans la calèche et, tout en jouant avec les boucles blondes de l'enfant, s'enquiert affectueusement du voyage. Avant l'aube, tout le monde atteint enfin l'Ermitage, Napoléon a cédé sa chambre et fait dresser une tente devant la maison. Mais Ali, son valet de chambre, le voit furtivement la quitter aussitôt : Marie Walewska passe avec lui une dernière nuit...
Certes, les temps de l'idylle polonaise sont révolus. L'amour de l'Empereur est mort, celui de Marie subsiste-t-il ? Pendant les quatre années du règne de Marie-Louise il l'a rarement revue. A Fontainebleau, après l'abdication, elle a vainement attendu une nuit devant sa porte, il ne l'a pas reçue. A l'île d'Elbe, elle lui a écrit plusieurs fois, gagnant par petites étapes la côte toscane, sollicitant la permission de venir. Il la lui accorde enfin et elle accourt, peut-être avec l'espoir de rester auprès de lui.
C'est mal le connaître. Informé quelques heures plus tard de la rumeur publique, il en conçoit un vif mécontentement. Ainsi, malgré les précautions prises, les Elbois sont déjà persuadés que sa femme et son fils l'ont rejoint. Il désire éviter que le Cabinet autrichien ne tire parti de cette visite pour inciter Marie-Louise à ajourner encore sa venue. Il ne veut surtout pas, lui si strict pour les autres, que sa conduite soit un objet de scandale quand la vérité éclatera.

Marie Walewska sera donc une fois de plus sacrifiée au devoir conjugal et aux obligations d'Etat. Il ne le lui dit pas tout de suite. Le matin, il l'emmène jusqu'à son rocher ; au déjeuner, il s'esquive pour sa visite quotidienne à Madame Mère - la famille avant tout. Le soir, il dîne sous la tente avec la jeune femme et les officiers polonais de la Garde. On improvise des danses, les chants slaves s'élèvent de la terre latine. Marie espère, Marie est heureuse. Le lendemain, informée par le trésorier Peyrusse de la détresse financière de l'Empereur, elle veut restituer le collier de perles qu'il lui offrit jadis à la naissance d'Alexandre, mais il refuse avec émotion et la prie doucement de partir le soir même. Puis il disparaît toute la journée et ne la reverra que pour les adieux.
Rien ne manque à cet épisode, ni le cadre exceptionnel où il se déroula, ni son dénouement romantique. Avec la nuit la tempête s'est levée, la pluie tombe en rafales. Marie, transie, serrant son enfant contre elle, tente de s'embarquer à Marciana. Le risque est trop grand. Son navire ira l'attendre à Porto Longone, à l'autre extrémité de l'île. De longues heures elle peine sur les mauvais chemins transformés en torrents. dans la nuit traversée d'éclairs. Lorsqu'elle atteint son but, on veut encore la dissuader. Trop fière elle s'obstine, saute dans une barque et, courant mille périls. gagne l'échelle de coupée. Le vaisseau s'éloigne, elle ne reverra Napoléon que furtivement à l'Elysée et à Malmaison. quelques mois plus tard. Lui, pendant ce temps, saisi de remords et d'angoisse, dépêche un officier d'ordonnance pour ajourner l'embarquement, puis de plus en plus inquiet, saute à cheval et galope jusqu'à Longone, où il arrivera trop tard. Au matin, accablé, frissonnant, il regagne l'Ermitage, mais le charme est rompu. Deux jours plus tard, il le quittera à son tour pour n'y plus revenir."

Merci au Général Bertrand


Merci au Général Bertrand


Le départ de Marie Walewska




Pons de l'Hérault, Napoléon Empereur de l'île d'Elbe, p.225



Une espèce d’ouragan bouleversait le ciel et la terre. On craignait pour les bâtiments qui se trouvaient affalés sur la côte de Toscane. Néanmoins, ce fut en ce moment que Mme la comtesse Walewska quitta l’Empereur pour retourner sur le continent. Une barque attendait Mme la comtesse à Longone. Toutefois, à peine avait-elle quitté Marciana, que l’Empereur, justement effrayé de la fureur toujours croissante du vent, fit monter à cheval l’officier d’ordonnance Pérez, et lui ordonna d’aller l'empêcher de partir sous quelque prétexte que ce pût être. Mais ce Pérez, tout officier d’ordonnance que l’Empereur l’avait fait, était le sot des sots : sans cœur, sans âme, et incapable de s’inquiéter du danger qui menaçait Mme la comtesse Walewska, il ne songea qu’à s’abriter lui-même. Mme la comtesse Walewska était en pleine mer lorsque ce franc malotru arriva à Longone.

Les autorités et les marins de Longone avaient fait tout ce qu’il leur était possible de faire pour que Mme la comtesse Walewska ne mît pas à la voile. Mais, résolue, elle repoussa tous les conseils et elle affronta la destinée.

L'Empereur eut des heures d’angoisse. Il lui fut impossible d’attendre le retour de son officier d’ordonnance. Il se rendit de sa personne au lieu où Mme la comtesse Walewska devait s’embarquer. Il était trop tard. Ses alarmes durèrent jusqu’au moment où Mme la comtesse Walewska lui eut appris elle-même que le péril était passé.



L'anse de Mola à Porto Longone (devenu Porto Azzurro) où Marie embarque le 3 septembre 1814 par un temps épouvantable. (Photo mai 2006)


Merci au Général Bertrand


Le départ de Napoléon




Extraits de Napoléon Empereur de l'île d'Elbe, de Pons de l'Hérault - p.374-375


Le 25 février, l’ordre fut donné de réunir par compagnie les effets de campement.
(…)
C’était un dimanche, le 26 février. Le soleil s’était levé pur ; l’horizon était étendu, le ciel était sans nuage ; la brise, prématurément printanière, portait dans la cité le parfum suave des plantes odoriférantes dont le sol de l’île d’Elbe abonde : tout annonçait un beau jour.
(….)
L’Empereur parut ; on aurait cru qu’on le voyait pour la première fois. Sa Majesté avait beaucoup veillé ; ses traits se ressentaient de la fatigue. Son air était grave, mais calme, et sa parole, émue, allait à l’âme. D’abord, l’Empereur, suivant son usage dans ces sortes de cérémonies, commença par des questions oiseuses, et tout à coup, se laissant aller à l’émotion qui le maîtrisait, il annonça son départ. Ce n’était pas la foudre qui venait de tomber ; mais on avait cru l’entendre, et la stupeur était profonde. L’Empereur rentra dans son cabinet ; l’assemblée se sépara ; aussitôt le cri général fut : «l’Empereur s’en va ! » Mais où allait-il, cet Empereur ? C’est ce que Sa Majesté avait laissé couvert d’un voile mystérieux. Et chacun de faire son plan ; l’extravagance avait un air de raison, la raison ressemblait à de l’extravagance. Une armée de 673 hommes marchant à la rencontre de toutes les armées de l’Europe ! Toutefois, l’opinion n’était pas inquiète. La garde impériale faisait éclater sa joie. Une foule d’Elbois se décidaient à suivre l’homme du destin.
(…)
Les adieux commencèrent. Tous les compagnons de l’Empereur allèrent prendre congé de Madame Mère et de la princesse Pauline. Madame Mère était parfaite de noble résignation.
Les plus rudes moustaches ne pouvaient point retenir leurs larmes en entendant les touchantes recommandations que la princesse Pauline leur adressait en faveur de son auguste frère. Il n’y a qu’une sœur bien aimante et bien-aimée qui puisse parler ainsi : nous aurons à citer une foule de paroles remarquables.
Le mouvement était général.
L’embarquement des troupes, des armes, des chevaux, des munitions, des approvisionnements. Tout se faisait en même temps avec rapidité, et l’obéissance prévenait le commandement. Mais à mesure que les heures avançaient, Porte-Ferrajo prenait une teinte douloureuse, et c’est facile à concevoir. L’empereur allait partir, les jeunes gens des meilleures familles s’embarquaient avec lui…
(…)
Les rues étaient encombrées. Chaque voyageur partant qui fendait la foule pour se rendre à son poste était moralement brisé par les embrassements, par les adieux, et ces scènes étaient incessantes.
C’est en cet état de choses que l’empereur Napoléon quitta la demeure impériale pour se rendre à bord du brick L’Inconstant.
Il était sept heures du soir : toutes les maisons étaient éclairées ; on ne se doutait pas qu’il faisait nuit. L’Empereur monta en calèche découverte ; le Grand Maréchal était à côté de lui. Sa Majesté se dirigea vers le port où le canot impérial des marins de la Garde l’attendait. À l’approche de l’Empereur. Tout le monde se découvrit.
Et comme si l’on s’était entendu à cet égard, la population resta un moment silencieuse. Il semblait qu’elle venait d’être frappée de stupéfaction. Mais bientôt une voix fit entendre le mot « d’adieu », et toutes les voix répétèrent : « Adieu » ; mais une mère pleura et toutes les mères pleurèrent ; et le charme qui avait enchaîné la parole fut rompu, et tout le monde parla à Napoléon.
(…)
La voiture atteignit lentement à l’embarcadère. Les autorités y étaient réunies depuis longtemps ; le maire de Porto-Ferrajo voulut haranguer l’Empereur ; les sanglots l’empêchèrent de prononcer un seul mot ; alors les sanglots furent universels. Sa Majesté était troublée ; cependant elle dit : « Bons Elbois. Adieu ! Je vous confie ma mère et ma sœur … Adieu, mes amis, vous êtes les braves de la Toscane ! » Et faisant un effort sur elle-même, elle se jeta presque machinalement dans le canot.
Toutes les embarcations du pays suivirent jusqu’au brick. Le brick appareilla immédiatement ; la flottille était déjà sous voile. C’est ainsi que finit le règne impérial de l’île d’Elbe.




Fragment du tableau de Joseph BEAUME (1796-1885) Musée de Versailles.


Par Johan Adam KLEIN (1792-1875) Musée de l'Armée. Paris. - Tableau de Michel- François DAMANE-DEMARTRAIS (1763-1827) Musée de Fontainebleau.
Merci au Général Bertrand




Le départ de Napoléon - Georges Blond, Les Cent-Jours, p.109


Un coup de canon venant de l’Inconstant : l’Empereur vient de monter à son bord.

Le brick devait appareiller aussitôt, mais pas un souffle de vent. La nuit est magnifique. La mer s’argente sous le bleu profond du ciel étoilé. La lune à son premier quartier s’est levée. De Porto Ferrajo toujours illuminée, on aperçoit la flottille immobile sur l’eau calme : l’Inconstant, le Saint-Esprit, la Caroline, les chebecs l’Etoile et le Saint-Joseph, plus deux felouques. Belle nuit, mais si ce calme se prolonge, ce peut être la ruine de tout espoir. Il faut à tout prix prendre une avance pour pas risquer de rencontrer la Partridge ramenant Campbell de Livourne. Or une heure s’écoule, deux heures, rien. Les voiles hissées pendent inertes. On attend. Napoléon va et vient sur le pont arrière, sans un mot. Des matelots travaillent en silence à ranger tout ce qui pourrait gêner les manœuvres. 11 heures, toujours pas un souffle. Napoléon adresse un signe à Bertrand et descend dans sa chambre. Il se couche dans un de ses petits lits de campagne qu’on lui a préparé. Bertrand s’étend à côté sur un matelas posé à terre.
Les lumières de Porto Ferrajo luisent toujours.. reflétées dans l’eau. Les habitants continuent à regarder la flottille. L’Inconstant sous ses voiles mortes, a l’air d’un vaisseau fantôme. Napoléon prétend affronter l’énorme puissance de l’Europe coalisée avec douze cents hommes, quatre canons et moins de deux millions de francs. Et il est allé dormir.

A minuit, la mer fait entendre comme un léger clapot. Les voiles pendantes bougent un peu, puis commencent à se gonfler. Le vent se lève.







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