Napoléon: les grands événements civils.


La Pierre de Rosette.



Le 19 juillet 1799 Pierre Bouchard, jeune officier du génie de l'Armée d'Egypte, surveille des travaux de terrassement dans une ancienne citadelle turque.
Ce fort se trouve près de Rosette, une petite ville de la Basse-Egypte située à soixante-dix kilomètres au sud d'Alexandrie.
Une pierre noire, encastrée dans un mur, apparaît. Elle semble avoir été employée à la construction du mur. Il s'agit d'un bloc de basalte haut de 112,3 centimètres, large de 75,7 centimètres et de 28,4 centimètres d'épaisseur; il est couvert d'inscriptions anciennes.

La pierre est transportée à Alexandrie. Les savants de l'expédition l'examinent. Ils constatent que trois types d'écritures différentes sont gravées sur l'une des faces : des hiéroglyphes, puis trente-deux lignes d'écriture cursive et cinquante lignes de caractères grecs.
L'ingénieur Lancret écrit : "Cette pierre offre un grand intérêt pour l'étude des caractères hiéroglyphiques. Peut-être en donnera-t-elle la clé?"

Les scientifiques français font plusieurs reproductions de la pierre de Rosette. Heureusement, car lors de la capitulation du général Menou devant le général Abercromby, en août 1801, les Anglais récupèrent les antiquités trouvées par les Français. La pierre de Rosette en fait partie et se trouve, de nos jours, au British Museum.

Le texte grec est vite traduit : il s'agit d'un décret de prêtres de l'Egypte ancienne concernant le pharaon Ptolémée V, de la dynastie des Lagides.
La partie en écriture cursive s'avère être un texte en démotique. Le démotique est une écriture simplifiée de la basse antiquité destinée au peuple. Les hiéroglyphes sont une écriture sacrée réservée aux princes, aux prêtres et aux scribes qui étaient les seuls aptes à les lire.

Le baron Sylvestre de Sacy, orientaliste français, et un diplomate suédois, J.D. Akerlad essayent, en 1802, de traduire le texte hiéroglyphique et démotique. Ils échouent.

En 1814 Thomas Young, égyptologue anglais, déchiffre l'écriture démotique et pense que certains cartouches de hiéroglyphes correspondent à des noms de pharaons.

C'est le jeune égyptologue français, Jean-François Champollion qui va traduire les hiéroglyphes. Il connaît plusieurs langues anciennes et orientales, dont le copte qui est une langue égyptienne ancienne écrite avec un alphabet dérivé du grec.
L'expédition d'Egypte lui a permis d'amasser une grande connaissance de ce pays. En examinant une copie du texte de la pierre de Rosette, il constate que les hiéroglyphes sont trois fois plus nombreux que les mots en grec. La traduction ne correspond donc pas à du mot à mot.

En 1821, il identifie le pharaon Thoutmosis et d'autres noms de rois et princesses.
Il découvre les points suivants : des hiéroglyphes signifient exactement ce qu'ils représentent, par exemple le mot oiseau est représenté par un oiseau; d'autres sont des signes phonétiques qu'il nomme "phonogrammes" et enfin d'autres encore, qu'il qualifie de "déterminatifs", ils ne se prononcent pas; ils indiquent dans quelle catégorie se range le mot à la fin duquel ils sont placés.

En septembre 1822 il achève sa "Grammaire égyptienne" et son "Dictionnaire égyptien". Il présente donc sa traduction de la pierre de Rosette dans sa "Lettre à Monsieur Dacier, relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques".

© La Bédoyère



Merci au Général Bertrand




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