Récompenses et décorations.



Bref historique.



Il existait sous l'ancien régime des ordres de chevalerie : ordre du Saint Esprit, de Saint Michel, de Saint Louis, qui étaient réservés aux membres de la noblesse. Pour cette raison les premiers sont abolis en 1791 par l'assemblée constituante, tandis qu'en octobre 1792 l'ordre de Saint Louis disparaît à son tour.

La convention remplace toutefois ce dernier (ordre militaire) par des armes d'honneur pour récompenser la bravoure des soldats comme des officiers qui combattent les ennemis de la jeune réplique proclamée le 21 septembre 1792, au lendemain de Valmy.

Bonaparte, par arrêté du 4 nivôse an VIII (25 décembre 1799) fixe les conditions d'obtention de ces armes qui seront accompagnées d'un brevet d'honneur, signé par le Premier Consul.
Ces armes sont en général des sabres pour les officiers, des fusils pour les sous officiers et soldats, des baguettes pour les tambours, des mousquetons et carabines pour les troupes à cheval, des grenades pour les artilleurs, des haches, des trompettes.
Tous les soldats ainsi honorés de cette récompense reçoivent une haute paie supplémentaire de ...cinq centimes; l’attribution de sabres d’honneur (officiers et soldats ayant déjà reçu une arme) entraîne la double paye.
On compte 1854 officiers et soldats qui reçurent ainsi des armes d'honneur: 429 sabres, 787 fusils, 151 mousquetons, 94 carabines, 241 grenades, 44 haches d'abordages, 56 haches de sapeur, 39 baguettes, 13 trompettes (d'après la grande encyclopédie).

Quand BONAPARTE créera la LEGION D'HONNEUR, tous ceux qui avaient reçu des armes d'honneur seront décorés de plein droit.

Merci à Fulub.


Camp de Boulogne.



Souvenirs d’un Grognard Belge – colonel Scheltens – Introduction du vicomte Ch.Terlinden – éd. Dessart, Bruxelles p.36



C’est au second camp de Boulogne, le 15 aout 1804, pour tenir en haleine l’armée destinée à la conquête de l’Angleterre, et pour galvaniser l’enthousiasme de ses soldats, que Napoléon procéda à la première distribution des croix de la Légion d’honneur. Voici en quels termes l’historien français, M.Henri Vast, décrit cette imposante cérémonie :
« Une estrade fut dressée en vue de la mer, au pied d’un amphithéâtre naturel. 60.000 hommes l’entouraient. Napoléon parut sur un trône baptisé du nom de « fauteuil de Dagobert » ; à ses pieds était le bouclier de François 1er ». Les drapeaux déchirés par les boulets, souillés d’un sang glorieux, formaient au-dessus de sa tête le plus héroïque des trophées. Sur les marches du trône, les vingt-quatre grands officiers de la Légion d’honneur, sorte de pairs de ce nouveau Charlemagne, se tenaient debout, tête nue. Dans le « casque de Bayard », Napoléon puisait les croix et les rubans rouges qu’il distribuait, le sourire aux lèvres, à ses plus braves et dévoués compagnons d’armes, à tous ceux qui avaient mérité des sabres et pistolets d’honneur. « Avec de tels hommes, je puis conquérir le monde » s’écria-t-il. Et ce n’était pas une vaine parole. La défaite de l’Angleterre n’était dans sa pensée que le prélude de la domination universelle. »







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