Les lieux: l'île d'Elbe: résidences impériales.


Les guides locaux montrent les Mulini et San Martino.

On oublie un peu trop vite que l'Empereur résida quelques jours à la Biscotteria (l'actuelle mairie) en attendant que le gros oeuvre des Mulini soit terminé.

Nous savons aussi qu'il vécut quelques temps à MARCIANA ALTA, à la Madonna Del Monte (voir le sujet sur Marie Walewska)

RIO MARINA est souvent oublié. Napoléon résida et fit même aménager la résidence de PONS de l'Herault, directeurs des mines, via Casterfidardo.
Je dis résidence car l'habitation principale de PONS se trouvait à PORTOFERRAIO et donnait sur la darse; elle devait se situer non loin de la porte de la mer. (Napoléon roi de l'île d'Elbe, Pauk GRUYER, Hachette, Paris, 1936)

Enfin, un petit appartement à PORTO LONGONE (devenu PORTO AZZURO en 1947) au fort San Giacomo. Pas possible de visiter car il s'agit d'un pénitencier...




San Martino


Voici une photo récente de San Martino (mai 2007) et de ce qui reste du jardin (devenu en partie le toit du palais Demidoff)
Les quelques rares plantations furent sauvagement piétinées en 2006 par les spectateurs du show de Diano Ross.
NB: le micocoulier planté par l'Empereur n'existe plus.

La villa San Martino aussi appelée Saint Cloud par la garde impériale fut achetée à prix d'or au lieutenant MANGANARO du 35ème Léger.
L'Empereur comptait se retirer dans ce "palais des champs" lors des lourdes chaleurs de juillet et août.
Mais il y faisait encore trop chaud. Il opta pour Marciana.
San Martino serait donc occupé au printemps et en l'automne.


(Merci à Paolo FIORILLO de Turin)


La salle de bain de San Martino.


Quand il voulait se baigner, il soulevait les battants d'une trappe de bois, située au milieu de son bureau. Il descendait un petit escalier conduisant à la salle de bains. Au-dessus de la baignoire, il fit peindre (NDLR: par Ravelli) une fresque à demi-grivoise,.
Cette femme nue, prise de face, le buste appuyé sur un coude et les jambes allongées, ne dissimulait rien de ses charmes. Elle tenait un miroir et semblait répéter ces mots, inscrits sous elle: "Qui odit beritaitem, odit lucem"... "Qui hait la vérité, hait la lumière..."
(Napoléon, Empereur de l'île d'Elbe, R. CHRISTOPHE, Fayard, Paris, 1959)



Photo du 4 mai 2007. Merci à Roberto PETRONE de Rome.


Le Micocoulier



Deux anciennes carte postales montrant San Martino. Le micocoulier est encore bien visible.
(Merci à Alessandro FARINA de l'Isola d'Elba)







Le micocoulier.
Arbre à feuilles caduques, finement dentelées, à écorce lisse. Fleurs petites, peu apparentes donnant de petits fruits charnus. Accepte tous les sols, à condition qu’ils soient profonds. Multiplication par semis.
Hauteur de 15 à 20 mètres. Largeur : de 10 à 15 mètres. Ne craint pas le sec, mais peut souffrir des fortes gelées dans le Nord et l’Est. Excellent arbre d’ornement et d’ombrage pour le Midi. (Extrait du Calendrier du jardinage, Reader’s Digest, Allemagne, 1977)

En Italien, ce mot désignerait une bonne blague ; l’Empereur signala à CAMPBELL qu’il prendrait la mer "lorsque son micocoulier, planté dans son jardin de San Martino, atteindrait la hauteur des mâts d’un navire…."

- En France au milieu du 20e siècle, la culture du micocoulier –Celtis Australis de son nom scientifique- s’étendait jusqu’aux pentes du Canigou et également dans la vallée du Tech. Son bois servait à la fabrication de manches d’outils et notamment de fouets (souple, il peut se tresser)
Dans le langage populaire, le bois de cet arbre était appelé « bois de Perpignan »
Le « perpignan » était le nombre du célèbre fouet de charretier en branches de bois de Perpignan que produisaient les différentes fabriques de la région. Leur fabrication exigeait un bois extrêmement souple, que l’on obtenait en fendant de grosses branches de micocoulier. Seul l’extérieur des branches était utilisable, le centre étant trop cassant.
Malgré la concurrence italienne et espagnole, Sorède (sud de la France), filiale de Perpignan, continue la fabrication des sticks, cravaches, cannes et fouets selon la méthode d’antan.
Ces derniers servent encore aux dompteurs et artistes de cirque.
CAT les Micocouliers, 4 rue des Fabriques à 66690 SOREDE (France) Article de Sigrid NAUWELAERTS paru dans Touring 127 de février 2005.




San Martino: la résidence impériale est au-dessus!


Le palais Demidoff.



Au milieu du siècle dernier (1851) San Martino fut acheté par Anatole DEMIDOFF (séparé de la princesse Mathilde, fille de Jérôme) qui conçut le projet d’y établir un musée consacré à son oncle par alliance. Malheureusement la réalisation, d’un mauvais goût offensant, allait porter un grave préjudice au site. Une allée de palmiers conduit à une grille surmontée d’aigles dorés et faisceaux (NDLR : offerts par MUSSOLINI?) qui donne accès une galerie monumentale soutenue par des colonnes doriques. DEMIDOFF y entreposa des collections napoléoniennes de grande valeur qui furent dispersées à sa mort par son neveu. La municipalité de PORTOFERRAIO en avait fait un affreux musée où s’entassent des copies de maîtres italiens voisinant avec les bustes et les portraits de notables locaux! Le toit de cet étrange édifice, situé en contrebas de la maison de campagne, lui sert de terrasse, ce qui présente au moins l’avantage de le dissimuler lorsqu’on se promène dans le charmant jardin qui la précède.
(recherches personnelles dans différents livres: R. CHRISTOPHE, P. GRUYER, P. BARTEL, L. LAFLANDRE-LINDEN....)

Les illustrations:
L'allée qui mène à San Martino. On distingue le grillage.
Une façade du palais DEMIDOFF qui "soutient" la demeure impériale. Les aigles, abeilles et N sont en fonte... et parfois se détachent.
Quelques figurants le 4 mai 2007 devant le palais DEMIDOFF (Merci à Madame FIRILLO de TURIN)





Les Mulini



Illustrations:
Une photographie récente des Mulini (mai 2007) On distingue bien la partie centrale surélevée par rapport aux ailes. Merci à Paolo FIORILLO de TURIN.
Le palais des Mulini ou la "maison des villes" (septembrer 2004)



Le blason impérial des Mulini.

Ce blason a été placé à cet endroit au milieu du XIXème siècle par les soins du prince Anatolio DEMIDOFF, bienfaiteur et passionné par l'Empereur, son lointain parent, puisqu'il avait épousé Mathilde, fille de Jérôme.



Les jardins
Dans le jardin des Mulini.
Vue de l'intérieur du jardin des Mulini: les armoiries impériales scellées sur ordre du prince DEMIDOFF.
Accès de la cour au jardin des Mulini, l'aigle bicéphale autrichien est visible mais vraisemblablement pas d'époque
Au milieu du jardin, la Galatéa oeuvre de Canova pour laquelle aurait posé Pauline. C'est une copie, l'original se trouve à San Martino.








Aux Mulini il existe, au milieu du jardin, un tunnel qui condisait à la plage située juste en-dessous des murailles.
Selon la légende, l'Empereur, avant l'arrivée du détachement de la garde impériale, se rendait à la plage "Le Viste" toute proche des Mulini.
Après, c'est par ce tunnel qu'il se rendait discrètement à "sa plage privée" craignant de montrer son embonpoint.
C'est du moins ce que certains écrivains racontent, mais j'en doute, d'autant plus que les grenadiers à pied étaient casernés au fort de l'Etoile qui surplombe cet endroit. Disons qu'il était de la sorte plus tranquille et loin de la foule.
Il est faux de dire aussi que c'est de là qu'il s'élança le 26 février 1815 dans la soirée.






La biscotteria de PORTOFERRAIO (devenu la mairie)


L'Empereur y reçut les édiles le 4 mai 1814 au soir et y résida quelques temps avant d'occuper les Mulini.
Il y fut plus que dérangé par les bruits, les odeurs, les tapages, les cris, les chants...
Son appartement se situait au 1er étage, fenêtre de droite (volets inférieurs ouverts) Cet appartement avait été occupé auparavant par le chef de bataillon Hugo.
Une fois l'Empereur aux Mulini, c'est le général BERTRAND (et sa famille qui l'a rejoint) qui occupe l'appartement (4 à 5 pièces)

Ce bâtiment est devenu la mairie de Portoferraio.


La plaque commémorative sur l'hôtel de ville.
Photos mai 2007.



MARCIANA ALTA, à la Madonna Del Monte


Avec Marie Walewska.

A l'ermitage, l'Empereur dormit sous tente et Marie dans le bâtiment en dur.





La résidence de PONS de l'Hérault à RIO MARINA



L'Empereur y fut reçu par PONS le 6 mai 1814. A son arrivée, le jardinier était occupé à entretenir des fleurs de...lys!
Il est probable que de ce balcon, il s'adressa aux autochtones (des mineurs en majorité) qui avaient une vraie affection pour PONS qu'ils surnommaient "Il nostro babbo" ce que l'Empereur ne manqua pas de faire remarquer au principal intéressé!


(photos septembre 2005)
Imaginons la scène des fleurs de lys...


La forteresse de San Giacomo à PORTO AZZURO.


© Général Bertrand.






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