LONGEAU – PERCEY.









A l'époque de l'invasion de la France par les armées alliées, en 1814, Percey fut témoin de l'un des premiers combats entre les Français et les ennemis. Dans la soirée du jeudi 13 janvier 1814, ce village et celui de Longeau furent occupés par un escadron de dragons de la garde impériale commandé par le chef d'escadron Pictet, et un détachement des chasseurs à pied de la même garde, montant ensemble à 6 ou 800 hommes, et chargés d'éclairer la route de Gray par laquelle un corps ennemi s'avançait sur Langres où se trouvait la garde impériale (1). Peu de temps après l'arrivée des troupes françaises à Longeau et à Percey, une avant-garde de l'armée autrichienne parvint au commencement de la nuit jusqu'à l'entrée de ce dernier village ; un dragon français, placé en vedette, fit feu sur cette troupe et se replia aussitôt : les Français se portèrent alors en avant, et, après une fusillade sans résultat, l'ennemi se retira sur Chassigny.
Le lendemain, 14, un détachement, composé d'environ 400 hussards hongrois et 400 soldats d'infanterie bavaroise, partit de nouveau de Chassigny, en se dirigeant sur Percey. Il rencontra, en sortant du petit bois que traverse la route, une avant-garde de dragons français qui se replia sur Percey après avoir échangé quelques coups de feu. Dans cette rencontre, un officier français fut atteint d'une balle, et il y eut un cheval de tué. Les troupes françaises s'établirent alors à la sortie du village de Percey du côté de Longeau, dans un champ situé près de la route au pied de la montagne de Seuchot et vis-à-vis le jardin du château. La cavalerie ennemie se divisa en détachements qui parcoururent la campagne, et l'infanterie bavaroise suivit seule la route et vint prendre position devant le mur du jardin du château, où elle engagea le combat. La fusillade durait depuis à peu près une heure, lorsque le chef d'escadron Pictet fit, à la tête de ses dragons, une charge qui força les ennemis à abandonner leur position et les rejeta de l'autre côté du village. Dès le commencement de cette charge, une quarantaine de soldats bavarois avaient été séparés de leur corps et avaient mis bas les armes : plusieurs d'entre eux, reprenant leurs fusils, firent feu sur les dragons qui continuaient de charger, et le commandant Pictet eut le corps traversé d'une balle ; les soldats, voyant leur chef blessé, retournèrent sur leurs pas, et, se précipitant sur les prisonniers qui les avaient attaqués en traîtres, les passèrent au fil de l'épée. Les ennemis, qui avaient été forcés de se replier en abandonnant leurs morts, firent encore leur retraite sur Chassigny, mais sans être poursuivis, les Français ayant épuisé leurs munitions.
La perte des Bavarois fut, selon les uns, de 27 hommes tués et de beaucoup de blessés ; et selon d'autres, de 38 à 40 hommes tués, dont 34 prisonniers passés au fil de l'épée. Les Français n'eurent qu'un dragon de tué, mais le nombre des blessés fut assez grand, et ils perdirent aussi plusieurs chevaux.
Peu après ce combat, les détachements de la garde impériale reçurent l'ordre de retourner à Langres ; ils évacuèrent Percey et Longeau dans la nuit du 14 au 15 ; et le 15 les troupes autrichiennes vinrent occuper ces villages. Deux jours après, la garde impériale abandonnait aussi Langres et se repliait sur Chaumont.

Sources:
HISTORIQUE ET STATISTIQUES
SUR
LES PRINCIPALES COMMUNES
DE L’ARRONDISSEMENT
DE LANGRES

LANGRES,
Sommier, Libraire-Editeur
1836






© Diana


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