Documents: convention du 2 août 1815.


Jean-Pierre Fournier La Touraille
Hudson Lowe, le geôlier de Napoléon.
Perrin – 2006 – p26


La mission de Hudson Lowe se fonde sur la convention signée à Paris, le 2 août 1815, entre la Grande-Bretagne, l’Autriche, la Russie et la Prusse et dont il y a fort à parier qu’il connaît le texte par cœur :


Napoléon Bonaparte étant au pouvoir des souverains alliés, LL.MM. le roi du Royaume-Uni de Grande- Bretagne et d’Irlande, l’empereur d’Autriche, l’empereur de Russie et le roi de Prusse ont statué en vertu des stipulations du traité du 25 mars 1815 les mesures propres à rendre impossible toute entreprise de sa part contre le repos de l’Europe.

Article 1er.
Napoléon Bonaparte est considéré par les puissances qui ont signé le traité le 25 mars dernier comme leur prisonnier.

Article 2.
Sa garde est spécialement confiée au gouvernement britannique. Le choix de la place et des mesures qui peuvent le mieux assurer l’objet de la présente stipulation est réservé à S.M. Britannique.

Article 3.
Les cours impériales d’Autriche et de Russie et la cour royale de Prusse nommeront des commissaires pour se rendre et habiter dans la place que le gouvernement britannique aura assignée pour la résidence de Napoléon Bonaparte, qui, sans être responsables de sa garde, s’assureront de sa présence.

Article 4.
Sa Majesté Très-Chrétienne est invitée, au nom des quatre cours ci-dessus mentionnées, à envoyer pareillement un commissaire français au lieu de la détention de Napoléon Bonaparte.

Article 5.
Sa Majesté le roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande s’oblige à remplir les engagements qui lui sont assignés par la présente convention.

Article 6.
La présente convention sera ratifiée, et la ratification en sera échangée dans les quinze jours ou plus tôt s’il est possible.



Le 31 juillet 1815, le cabinet britannique a fait parvenir au vaincu, par l’intermédiaire de lord Keith, la note suivante :


Il serait peu compatible avec nos devoirs et nos obligations envers les Alliés de Sa Majesté que le général Bonaparte conservât le moyen ou l’occasion de troubler à nouveau la paix de l’Europe ; c’est pourquoi il devient absolument nécessaire qu’il soit restreint dans sa liberté personnelle autant que peut l’exiger ce premier et important objet. L’île de Sainte-Hélène a été choisie pour sa future résidence. Le climat en est sain et la situation locale permettra qu’on l’y traite avec plus d’indulgence qu’on ne pourrait le faire ailleurs vu les précautions indispensables qu’on serait obligé d’employer pour s’assurer de sa personne.





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