L'île d'Elbe: les murailles de Portoferraio.


Au Centre culturel « de Laugier » est exposé un grand tableau, de la fin 17e ou du tout début du 18e.
Ce peintre anonyme représenta Portoferraio et ses forteresses dans tous les détails, la perspective n’est pas cent pour cent académique mais, malgré tout l’on peut reconnaître aisément les différents points d’intérêt.

De tous les temps, ces mers étaient sillonnées de pirates barbaresques contre lesquels il fallait se défendre. L’île d’Elbe, par sa position stratégique pouvait devenir une importante sentinelle contre ces incursions.
Le premier Grand Duc de Toscane, Cosmo Ier de Medici ayant pour objectif l’expansion commerciale de la riche Toscane, la protection du commerce en mer tyrrhénienne et l’extension de son prestige en Europe fera, vers la moitié du XVIe siècle, ériger les forteresses, bastions et murailles de Portoferraio. Le très craint pirate turc Dracut, lui-même, déclara que cette place forte était inexpugnable.

Venant par mer, la seule entrée possible était la « Porta a Mare » s’ouvrant dans les murailles qui descendaient jusqu’à la mer. Dans ses murailles se trouvaient également les énormes dépôts de grains qui auraient pu, en cas de sièges, nourrir la ville pendant des mois, sans oublier les importants réservoirs d’eau de pluie qu’un système ingénieux permettait de récupérer.
Cependant, si côté mer Portoferraio était imprenable, côté terre il était vulnérable. La « Porta Terra » n’était défendue que par une simple muraille et le nouvel architecte du duc de Toscane eut l’idée originale de faire creuser, à travers l’isthme qui unissait la ville au reste de l’île, un canal qui sera défendu par trois batteries bien visibles sur le tableau : il Ponticello, la Pentola e Santa Fine. Portoferraio devint, ainsi, une île à son tour.
Ce canal était doté d’une sorte d’écluse que l'on fermait lors des tempêtes, protégeant ainsi la baie des eaux déchaînées de la pleine mer.



nº 1 - La tour de la Linguella
nº 2 - Front d’Attaque
nº 3 - Forte Stella
nº 4 - Forte Falconara
nº 5 - Porta Terra
nº 6 - Porta a Mare
nº 7 - Salita Napoleone
nº 8 - Centre Culturel de Laugier, pinacothèque et bibliothèque
nº 9 - L'Église de la Miséricorde et Forte Stella en arrière plan
nº 10 - Les moulins disparus – future lieu des Mulini résidence de Napoléon
nº 11 - Murailles de forte Falcone terme de la fortification
nº 12 - Nouvelles murailles pour défendre côté terre
nº 13 - Il Ponticello - disparu
nº 14 - La Pentola - disparu
nº 15 - Santa Fine - disparu










La photo de Google Earth montre Portoferraio avec les mêmes numéros des sites que sur le tableau, mais, parfaitement visible, l’isthme, ensablé naturellement ou volontairement, avec les nouveaux bâtiments militaires construits sur ce que fut le canal du 16e siècle, provoquant ainsi la disparition des trois batteries de défense du canal et de la ville.





© Diana.



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